Les Assises de l’économie de la mer réunissent chaque année les professionnels du secteur maritime autour des stratégies de développement et d’avenir de la filière. Lors des dernières Assises qui se sont déroulées à Nice les 14 et 15 septembre 2021, les Outre-mer ont été mis à l’honneur par le Cluster Maritime Français.
C’est aux côtés de Tearii ALFA, ministre de l’Economie Bleue de la Polynésie Française qu’est intervenue la présidente du Cluster Maritime Guadeloupe (CMG), Mme Marie-Laure CIPRIN, à l’occasion de la table ronde « Regards croisés Outremer : quelle voie maritime pour nos jeunes ultramarins ? ».
Marie-Laure CIPRIN est revenue sur l’histoire de ces territoires qui a eu pour conséquence un rapport à la mer de ses habitants très différent. Les polynésiens sont un peuple de voyageurs des mers contrairement au peuple des Antilles, où la mer leur rappelle l’histoire de l’esclavage. Cet héritage est toujours présent aux Antilles et constitue un obstacle dans les mémoires et donc pour le futur. Un obstacle qui commence à être levé car les mentalités changent peu à peu et les antillais commencent tout juste à s’approprier ce patrimoine maritime.
Comment attirer les jeunes vers les filières maritimes ? : Selon Marie-Laure CIPRIN, il est nécessaire d’accompagner les jeunes vers l’apprentissage de la mer et de ses métiers en diffusant l’information. C’est d’ailleurs l‘une des principales missions des clusters maritimes aux Antilles. Ce ne sont pas moins de 900 métiers directement ou indirectement liés à la mer qui sont répertoriés par le Pôle Emploi.
Elle rappelle qu’avant de mener des actions pertinentes, il a fallu faire un état des lieux de l’économie bleue en Guadeloupe. Ce travail réalisé en 2019 par la Direction de la Mer de Guadeloupe en collaboration avec le CMG, la Région Guadeloupe et les acteurs du secteur, a permis de mettre en lumière les opportunités et les freins au développement des activités maritimes et marines en Guadeloupe.
Investir dans la formation et la recherche & développement auraient des impacts directs sur les autres secteurs du maritime notamment de la réparation navale et du développement durable.
Il est ressorti de cette étude le potentiel stratégique de l’archipel en termes de réparation navale mais aussi de construction et de démantèlement de navires. La Guadeloupe occupe une position idéale dans l’arc antillais pour le marché de la réparation. De plus, le démantèlement de navire serait un marché alimenté par les conséquences de cyclogenèses intenses que subissent nos îles.
Par ailleurs, il est aujourd’hui important de prendre en compte, dans tout développement de projets, l’aspect environnemental. Sur ce point, le CMG considère que les Antilles ont une carte à jouer mais aussi un très grand travail à fournir pour devenir à l’horizon 2030, une destination éco-touristique de la Caraïbe. Le CMG défend cette vision aux côtés de la Direction de la Mer, du Parc National de la Guadeloupe, de la DEAL et de la Région Guadeloupe.
La crise sanitaire a fortement impacté le secteur du tourisme et a permis d’observer la nature reprendre ses droits pendant le confinement. Cette période a poussé la réflexion des membres du CMG sur la problématique : « Comment allier économie bleue et protection de l’environnement ? ». La réponse du CMG a été de proposer un projet d’expérimentation d’éco-plateformes maritimes dans le Grand cul-de-sac Marin dans le but de réduire la pression sur les îlets. Le CMG espère voir aboutir cette réflexion et permettre par la suite de partager notre expérience à plus grande échelle sur le territoire et avec nos voisins de la Caraïbe.