• Présentez-vous en quelques lignes ?

 

Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre, née en 1970,

Je suis :

  • Titulaire d’un DESS Commerce International de l’Université Paris XII.
  • Directrice adjointe du Cluster Maritime Français depuis 2007.
  • Auditrice de la 1ère session nationale Enjeux et Stratégies Maritimes de l’IHEDN en 2016.
  • Présidente de WISTA France, le réseau des dirigeantes et cadres du secteur maritime qui compte 4000 femmes dans 54 pays, dont 150 en France métropolitaine et en Guadeloupe.
  • Conseillère du Commerce extérieur de la France, coordinatrice du groupe d’expertise Economie maritime qui a publié en 2020 un 2ème rapport « Economie maritime durable : en avant toute ! »
  • Capitaine de corvette dans la réserve citoyenne de la Marine nationale.
  • Chevalière du mérite maritime.

 

  • Quel a été l’élément pivot ou le fait marquant de votre carrière ?

Depuis le début de ma carrière, j’ai toujours aimé ce que je faisais. Mes premières expériences m’ont permis de développer des compétences dans le commercial, l’organisation et la gestion d’événements. Mon fil rouge, c’est la promotion des entreprises françaises de secteurs très divers auprès de décideurs internationaux.

Le tournant s’est opéré quand je suis rentrée dans le secteur maritime et que je m’y suis spécialisée. En 2004, j’ai pris les fonctions de déléguée générale d’une association professionnelle qui promouvait les technologies françaises en matière de sécurité maritime, puis j’ai poursuivi cette mission au sein du comité sécurité, sûreté, environnement du GICAN en 2006. En 2007, motivée par l’aventure du Cluster Maritime (CMF) qui avait tout juste une année, j’ai accepté le poste de Directrice adjointe. Le CMF représente tous les secteurs de l’économie maritime, c’est-à-dire toutes les activités économiques liées à la mer (transport, ports, pêche, naval, plaisance, nautisme, Marine nationale, énergies marines renouvelables, …). C’est un milieu passionnant et stimulant. J’ai une grande estime tant pour les marins que pour les professionnels de la mer et des activités qui s’y rattachent, à commencer par les acteurs portuaires.

 

  • Quel est votre quotidien et qu’appréciez-vous dans ce milieu professionnel en tant que femme dans le maritime ?

La principale motivation qui me guide depuis que j’y ai pris mes fonctions, c’est d’être au service des membres du CMF tout en étant la plus réactive et efficace possible.

Mon quotidien est très diversifié. Je gère l’association sur les plans administratif et financier et je gère administrativement l’équipe du CMF, composée de 7 personnes. Avec cette équipe, je contribue activement à l’animation du réseau des 430 membres (entreprises de toute taille, fédérations, associations, collectivités), ce qui veut dire répondre à leurs sollicitations, les mettre en relation les uns avec les autres, les accompagner dans le développement de leurs projets, leur apporter toutes les informations utiles pour leurs affaires, développer des partenariats pour les promouvoir et leur donner de la visibilité à l’international. C’est aussi organiser des groupes de travail thématique, des rencontres, des conférences et des salons professionnels, qui permettent aux acteurs de mieux se connaitre, de partager leurs savoirs et expériences, d’exposer leurs problématiques, de chercher et apporter ensemble des solutions. Toutes ces actions ont pour objectif de développer la croissance bleue durable de la France et de répondre aux enjeux maritimes nationaux et mondiaux qui sont de plus en plus nombreux.

 

  • Être une femme dans ce milieu majoritairement masculin, quel bilan dressez-vous ?

Ce milieu maritime, même s’il est encore très majoritairement masculin à 80%, est attachant. Cela n’a toutefois pas été toujours facile pour moi face à certains hommes qui ont une vision paternaliste du rôle des femmes dans la société. J’ai dû me battre pour faire ma place, défendre mes idées et faire avancer mes projets, probablement plus qu’un homme n’aurait eu à le faire. Mais comme je suis persévérante, je n’ai jamais baissé les bras. Aujourd’hui, je constate que les dirigeants ont évolué, et qu’ils acceptent de confier de plus en plus de responsabilités à des femmes. Plus globalement, il reste néanmoins du chemin à parcourir pour féminiser ce secteur. J’y contribue par les actions que je mène au sein du Groupe du CMF « Cap sur l’égalité professionnelle » et en tant que présidente de WISTA France. Le secteur maritime est confronté à un enjeu d’attractivité en raison de sa forte croissance : pour y répondre, il faut recruter plus de femmes et les fidéliser. De plus, la mixité au sein des équipes est un gage de performance, tout en renforçant l’équilibre social.

 

  • Quels conseils donneriez-vous à une femme qui s’oriente vers un des métiers du maritime ?

Osez les métiers liés à la mer ! Regardez et écoutez les témoignages des femmes via les vidéos des « Elles de l’Océans » sur le site du CMF ainsi que les portraits des membres sur le site de WISTA France et sur le compte Instagram du réseau WISTA International qui compte 4000 femmes dans 54 associations nationales. Ces métiers sont passionnants, motivants, diversifiés, porteurs de valeurs et de sens. Il est possible de rebondir d’un secteur à un autre, d’une entreprise à une autre, d’un port à une compagnie de transport ou l’inverse, et donc d’y mener une belle carrière très enrichissante sur les plans personnel et professionnel.