Il a régulièrement été évoqué que, derrière la crise sanitaire , il y aurait un possible changement des modes et comportements de consommation et de déplacement.  Il apparait cependant que les émissions mondiales de CO2 sont reparties à la hausse en 2021.

En 2018, c’est la production d’électricité qui est le premier secteur émetteur de CO2 dans le monde, avec 41 %.  Les transports ont une place plus importante aux États-Unis (36 %) et dans l’Union européenne (29 %). En France, Les transports sont le poste le plus émetteur de CO2 avec 41%.

En Guadeloupe, le secteur des transports représente le 1er poste émetteur de CO2 avec 51% puis la production électrique à 49%, en moyenne entre 2015 et 2020.

Émissions de CO2 dans le secteur énergétique en Guadeloupe

2 775 kt – 2019

                     

2 389 kt – 2020

Les mesures pour décarboner les transports sont orientées sur 3 axes :

  1. Eviter les déplacements non nécessaires,
  2. Changer pour des modes plus durables,
  3. Améliorer les technologies des véhicules et d’énergie.

Les carburants bas carbone ou alternatifs répondent à l’axe « Amélioration » en tant que substituts aux carburants fossiles, en réduisant les émissions de CO2 et en contribuant à la performance environnementale. Ils font référence à toutes les options de carburants issus de ressources autres que les ressources fossiles.

  • Les biocarburants « liquides » se déclinent en 3 générations, selon l’origine de la biomasse ou les procédés de transformation.
    Les biocarburants liquides consommés sont de 1ère génération (à base d’alcool (bioéthanol) ou d’huile (biodiesel)). Si leurs bilans énergétiques et environnementaux sont positifs par rapport à ceux des carburants fossiles, les bilans d’émission de GES sont très sensibles aux effets du changement d’affectation des sols créant une interférence inacceptable avec des filières à vocation alimentaire.
    Les biocarburants de 2ème et 3ème génération au stade de recherche et développement requièrent des technologies sophistiquées de transformation de ressources non alimentaires et de production à partir de microalgues ou de micro-organismes.

  • Le Gaz Naturel pour Véhicule (GNV), obtenu de sources fossiles, se décline en GNC (Gaz Naturel Comprimé), en GNL (Gaz Naturel Liquéfié) composés à 85% de Méthane. Le Bio-GNV ou Biométhane, composé à plus de 97% de Méthane, est d’origine 100% renouvelable car issu de la fermentation de matières organiques et autres déchets.

Le BioGNV permet une forte réduction des émissions à l’échappement et il valorise l’économie circulaire, utilisant les ressources locales, en circuit-court.

  • L’électricité sert de carburant de remplacement pour les véhicules 100 % électriques et hybrides. Les véhicules électriques alimentés par batterie accumulent de l’énergie dans des batteries rechargées en branchant le véhicule à une source électrique standard. L’électricité utilisée pour les transports est efficace. L’impact en termes de réduction de CO2 est étroitement lié au mode de production de l’électricité, qui reste encore dépendante des énergies fossiles, à l’échelle mondiale et locale.

  • L’Hydrogène – Pile à combustible

L’hydrogène est un vecteur énergétique comme l’électricité. Il équivaut à un carburant fossile sur le plan de l’autonomie et du temps de rechargement, soit 5 minutes pour 500 km d’autonomie. Stockable et transportable, ce carburant alternatif prometteur et polyvalent n’émet aucun résidu toxique ni polluant quand il est produit par une énergie renouvelable. Il représente un fort potentiel et la maturité de la technologie évolue favorablement et rapidement.

  • Les E-carburants (électro-carburants)

Ils font référence à des liquides ou des gaz décarbonés et se caractérisent par leur forte densité énergétique leur permettant d’alimenter des véhicules en énergie sur de longues distances. Ils représentent une solution bien plus efficace pour décarboner les transports aériens et maritimes, que celles des biocarburants.

Les carburants de substitution ne viennent pas en concurrence mais en complémentarité dans un mix énergétique.  Leur développement doit prendre en compte les enjeux socio-économiques locaux, les activités de transport et les types de véhicules concernés, les contraintes géographiques, logistiques et légales …

Disponibles et souvent exploitables à l’échelle locale, ce qui favorise l’indépendance énergétique de leurs utilisateurs, le Bio-GNV, l’électricité et l’hydrogène vert présentent des caractéristiques propres qui traduisent leur complémentarité.

 

Annie BENJAMIN, Cheffe de la Mission Territoriale de Développement (SARA)